"Troubles du
voisinage et souffrance psychosociale", mise en lien et qualification des
acteurs professionnels – Villeurbanne (France)
Mathieu
Fortin, agent de développement santé – Ville de Villeurbanne
Contexte local
La
coordination autour de la santé mentale est opérationnelle depuis le 16 mars
2006, date de la constitution en séance plénière du Conseil Local de Santé
Mentale (ou CLSM). Ce dernier, présidé par le maire, fait fonction "d'Atelier
Santé Ville" thématique.
Un CLSM est défini comme l'instance
décisionnelle communautaire à dimension de politique locale et comme instance
de rencontre partenariale sur la thématique de la santé mentale entendue comme
un champ d'action transversal associant les spécialistes de la santé, les
acteurs sociaux et les usagers.
L'objectif du CLSM est d'élaborer et de
concrétiser des projets ou dispositifs contribuant à une meilleure prise en
compte et une meilleure prise en charge des problématiques de santé mentale à
l'échelle de la ville. Le CLSM de Villeurbanne s'organise autour :
»
d'une assemblée plénière annuelle,
qui rassemble l'ensemble des acteurs concernés,
»
d'un comité technique inter
institutionnel, qui suit de façon régulière l'état d'avancement des travaux
en cours (un rapporteur par groupe de travail),
»
de groupes de travail à géométrie
variable en fonction des sujets traités :
Ä le
groupe inter institutionnel clinique "jeunes 16-25 ans" animé par le
Point écoute municipal,
Ä le
Groupe Régulation en Santé Mentale (GRSM) animé par la Direction de l'hygiène
et de la santé publique,
Ä la
commission "précarité et souffrance psychique" qui oriente ses
travaux sur la qualification des acteurs professionnels pour une meilleure prise
en charge de la souffrance psychique des personnes vulnérables.
La
problématique "habitat et souffrances psychiques"
Le GRSM a été mis en place en 2002 sur la base
d’un constat de difficultés croissantes pour les professionnels de terrain à
gérer les situations problématiques liées à des troubles du comportement,
troubles de la personnalité, qui engendrent des nuisances pour le voisinage
(immeuble, quartier). Il s’avère que les professionnels ont souvent du mal à
mettre en place des solutions appropriées rapidement.
Les solutions sont en effet d’autant plus
complexes et lourdes à mettre en place qu’elles impliquent souvent plusieurs
partenaires et que les situations problématiques se révèlent être récurrentes.
Ce groupe de travail a été jusqu’en 2005 le
support d’une réflexion sur la problématique "souffrance psychique et
troubles du voisinage", mais il a également permis la résolution de
certaines situations ou "cas d'école". Le travail du groupe est
néanmoins davantage placé sous l’angle de l’analyse de la pratique que sous
celui de l’opérationnalité.
En 2006, le GRSM a fait appel à l'Observatoire
Régional de la Santé Rhône-Alpes pour l'accompagner sur une étude de
faisabilité d'une coordination opérationnelle afin de mieux organiser les
interventions des professionnels de terrain et de faciliter l’action de ces
derniers.
Les conclusions de
l'évaluation collective s'orientent autour de 6 axes prioritaires :
1.
mobiliser les
institutions concernées par ces problèmes,
2.
informer sur les
champs de compétence des professionnels concernés,
3.
sensibiliser, former
et accompagner les professionnels,
4.
créer et mettre en
place des outils de «veille» pour prendre les situations plus en amont,
5.
créer une
coordination opérationnelle face aux situations de crise,
6.
créer et mettre en
place des outils d’aide et d’accompagnement.
La coordination opérationnelle : un
dispositif de mise en lien et de qualification des acteurs professionnels
Le GRSM a orienté sa réflexion sur la 5ème
recommandation de l'étude en expérimentant une coordination opérationnelle
mensuelle à partir du mois de mars 2007. Structure légère, facilement mobilisable,
la coordination opérationnelle du GRSM a pour objectif d'associer les
compétences de plusieurs professionnels pour une évaluation interdisciplinaire
d'une situation de souffrance psychosociale impliquant une gêne du voisinage et
pour trouver des solutions.
Le GRSM est le garant de cette
coordination expérimentale et de l'implication des professionnels des
différentes institutions membres.
»
Fonctionnement :
La coordination doit pouvoir se réunir à la demande d'un professionnel, face
à une situation problématique, complexe et non urgente, et associer selon
les besoins des professionnels des services sociaux, de l'habitat, du soin
psychique, de police et de justice, … Cette coordination est assurée par
l'agent de développement santé qui a pour mission d'en garantir le secrétariat,
la régulation et d'en rendre compte au GRSM.
Le réseau inter institutionnel est représenté à chaque rencontre par desréférents:
Ä
la cadre de santé et deux psychiatres du Centre Médico Psychologique (secteur
psychiatrique public),
Ä
la responsable social des Unités territoriales du Département du Rhône,
Ä
les deux chargés de mission prévention, sécurité de la ville,
Ä
le responsable du service d'hygiène municipal,
Ä
une représentante des bailleurs sociaux via l'association ABC HLM.
»
Critères de mobilisation :
1-
sollicitation de la
coordination opérationnelle du GRSM par l'intermédiaire d'une fiche de liaison
à transmettre à l'agent de développement santé,
2-
en fonction de la
nature de la demande, l'agent de développement santé contacte l'émetteur de la
sollicitation :
-
pour l'accompagner
s'il s'agit d'une demande d'orientation du professionnel,
-
pour organiser une
analyse partagée de la situation entre professionnels,
-
pour mettre en lien
les acteurs concernés.
»
Organisation de l'analyse partagée
entre professionnels :
-
la liste des
personnes susceptibles d'être concernées par la situation est établie par
l'agent de développement santé avec le demandeur,
-
l'agent de
développement se charge d'inviter les professionnels, via leur hiérarchie respective,
en précisant la situation et la séance de coordination (jour et horaire),
-
les professionnels
confirment leur présence, dans le cas contraire, la situation sera présentée à
la séance suivante,
-
l'agent de
développement santé anime la séance de coordination : rappelle du contexte de
la situation, accompagne les professionnels pour converger sur des décisions
collégiales, formule et organise un temps de synthèse,
-
la synthèse est
transmise par écrit aux professionnels sollicités, à l'aide de la fiche de
liaison anonymisée.
Résultats
Tableau I : activité de mars 2007 à juin 2008 de la coordination
opérationnelle du GRSM
* : de mars à décembre
(sauf juillet et août),
** : de janvier à
juin,
*** : un même
professionnel peut être concerné pour plusieurs situations présentées.
Tableau II : situations analysées par la
coordination opérationnelle du GRSM
Conclusion et perspectives
La phase expérimentale de la coordination
opérationnelle a fait émerger une certaine "culture commune" inter
institutionnelle, ainsi qu'une mise en confiance pour travailler ensemble.
L'étayage du professionnel lors de sa saisine, lui permet également de
connaître et de mieux comprendre le rôle et les limites d'intervention de
chaque institution pouvant être concernée par une situation donnée.
Toutefois, le fonctionnement actuel ne
permet pas toujours la mise en réseau des acteurs de terrain après l'analyse
partagée d'une situation. D'autre part, le plan d'action qui en découle, ne
doit pas exclure la ou les personnes concernées de la cité. Se pose donc la
question du suivi de certaines situations.
Pour les professionnels, il peut y avoir un
décalage entre l'engagement individuel et celui de sa propre institution sur
son implication dans le plan d'actions. Les limites d'intervention de la
coordination doivent être mieux définis en fonction des missions de chacun.
D'autre part, la coordination opérationnelle
ne permet peu ou pas d'identifier des leviers d'intervention dans les
situations qui concernent exclusivement des conflits de voisinage mettant en
exergue des souffrances psychosociales.
Parallèlement et dès janvier 2008, les
membres du GRSM ont fait appel à un consultant afin de le accompagner pour la
réalisation d'un référentiel commun (1ère recommandation de l'étude
de l'ORS).
Les objectifs sont de :
Ä clarifier le rôle et les engagements de chaque acteur
membre du GRSM, ainsi que les institutions "référentes" de la
coordination opérationnelle,
Ä définir les moyens à mettre en œuvre (organisation,
formation, ressources humaines, …) pour rendre le réseau opérationnel, dont la
coordination opérationnelle est le principal outil existant,
Ä fixer les règles de fonctionnement du réseau (principes
déontologiques, principes de fonctionnement).
En fonction des scénarii qui seront proposés
début 2009, les membres du GRSM feront évoluer l'expérimentation de la
coordination opérationnelle vers un véritable outil de mise en lien et de
qualification des professionnels de terrain.
voisinage et souffrance psychosociale", mise en lien et qualification des
acteurs professionnels – Villeurbanne (France)
Mathieu
Fortin, agent de développement santé – Ville de Villeurbanne
Contexte local
La
coordination autour de la santé mentale est opérationnelle depuis le 16 mars
2006, date de la constitution en séance plénière du Conseil Local de Santé
Mentale (ou CLSM). Ce dernier, présidé par le maire, fait fonction "d'Atelier
Santé Ville" thématique.
Un CLSM est défini comme l'instance
décisionnelle communautaire à dimension de politique locale et comme instance
de rencontre partenariale sur la thématique de la santé mentale entendue comme
un champ d'action transversal associant les spécialistes de la santé, les
acteurs sociaux et les usagers.
L'objectif du CLSM est d'élaborer et de
concrétiser des projets ou dispositifs contribuant à une meilleure prise en
compte et une meilleure prise en charge des problématiques de santé mentale à
l'échelle de la ville. Le CLSM de Villeurbanne s'organise autour :
»
d'une assemblée plénière annuelle,
qui rassemble l'ensemble des acteurs concernés,
»
d'un comité technique inter
institutionnel, qui suit de façon régulière l'état d'avancement des travaux
en cours (un rapporteur par groupe de travail),
»
de groupes de travail à géométrie
variable en fonction des sujets traités :
Ä le
groupe inter institutionnel clinique "jeunes 16-25 ans" animé par le
Point écoute municipal,
Ä le
Groupe Régulation en Santé Mentale (GRSM) animé par la Direction de l'hygiène
et de la santé publique,
Ä la
commission "précarité et souffrance psychique" qui oriente ses
travaux sur la qualification des acteurs professionnels pour une meilleure prise
en charge de la souffrance psychique des personnes vulnérables.
La
problématique "habitat et souffrances psychiques"
Le GRSM a été mis en place en 2002 sur la base
d’un constat de difficultés croissantes pour les professionnels de terrain à
gérer les situations problématiques liées à des troubles du comportement,
troubles de la personnalité, qui engendrent des nuisances pour le voisinage
(immeuble, quartier). Il s’avère que les professionnels ont souvent du mal à
mettre en place des solutions appropriées rapidement.
Les solutions sont en effet d’autant plus
complexes et lourdes à mettre en place qu’elles impliquent souvent plusieurs
partenaires et que les situations problématiques se révèlent être récurrentes.
Ce groupe de travail a été jusqu’en 2005 le
support d’une réflexion sur la problématique "souffrance psychique et
troubles du voisinage", mais il a également permis la résolution de
certaines situations ou "cas d'école". Le travail du groupe est
néanmoins davantage placé sous l’angle de l’analyse de la pratique que sous
celui de l’opérationnalité.
En 2006, le GRSM a fait appel à l'Observatoire
Régional de la Santé Rhône-Alpes pour l'accompagner sur une étude de
faisabilité d'une coordination opérationnelle afin de mieux organiser les
interventions des professionnels de terrain et de faciliter l’action de ces
derniers.
Les conclusions de
l'évaluation collective s'orientent autour de 6 axes prioritaires :
1.
mobiliser les
institutions concernées par ces problèmes,
2.
informer sur les
champs de compétence des professionnels concernés,
3.
sensibiliser, former
et accompagner les professionnels,
4.
créer et mettre en
place des outils de «veille» pour prendre les situations plus en amont,
5.
créer une
coordination opérationnelle face aux situations de crise,
6.
créer et mettre en
place des outils d’aide et d’accompagnement.
La coordination opérationnelle : un
dispositif de mise en lien et de qualification des acteurs professionnels
Le GRSM a orienté sa réflexion sur la 5ème
recommandation de l'étude en expérimentant une coordination opérationnelle
mensuelle à partir du mois de mars 2007. Structure légère, facilement mobilisable,
la coordination opérationnelle du GRSM a pour objectif d'associer les
compétences de plusieurs professionnels pour une évaluation interdisciplinaire
d'une situation de souffrance psychosociale impliquant une gêne du voisinage et
pour trouver des solutions.
Le GRSM est le garant de cette
coordination expérimentale et de l'implication des professionnels des
différentes institutions membres.
»
Fonctionnement :
La coordination doit pouvoir se réunir à la demande d'un professionnel, face
à une situation problématique, complexe et non urgente, et associer selon
les besoins des professionnels des services sociaux, de l'habitat, du soin
psychique, de police et de justice, … Cette coordination est assurée par
l'agent de développement santé qui a pour mission d'en garantir le secrétariat,
la régulation et d'en rendre compte au GRSM.
Le réseau inter institutionnel est représenté à chaque rencontre par desréférents:
Ä
la cadre de santé et deux psychiatres du Centre Médico Psychologique (secteur
psychiatrique public),
Ä
la responsable social des Unités territoriales du Département du Rhône,
Ä
les deux chargés de mission prévention, sécurité de la ville,
Ä
le responsable du service d'hygiène municipal,
Ä
une représentante des bailleurs sociaux via l'association ABC HLM.
»
Critères de mobilisation :
1-
sollicitation de la
coordination opérationnelle du GRSM par l'intermédiaire d'une fiche de liaison
à transmettre à l'agent de développement santé,
2-
en fonction de la
nature de la demande, l'agent de développement santé contacte l'émetteur de la
sollicitation :
-
pour l'accompagner
s'il s'agit d'une demande d'orientation du professionnel,
-
pour organiser une
analyse partagée de la situation entre professionnels,
-
pour mettre en lien
les acteurs concernés.
»
Organisation de l'analyse partagée
entre professionnels :
-
la liste des
personnes susceptibles d'être concernées par la situation est établie par
l'agent de développement santé avec le demandeur,
-
l'agent de
développement se charge d'inviter les professionnels, via leur hiérarchie respective,
en précisant la situation et la séance de coordination (jour et horaire),
-
les professionnels
confirment leur présence, dans le cas contraire, la situation sera présentée à
la séance suivante,
-
l'agent de
développement santé anime la séance de coordination : rappelle du contexte de
la situation, accompagne les professionnels pour converger sur des décisions
collégiales, formule et organise un temps de synthèse,
-
la synthèse est
transmise par écrit aux professionnels sollicités, à l'aide de la fiche de
liaison anonymisée.
Résultats
Tableau I : activité de mars 2007 à juin 2008 de la coordination
opérationnelle du GRSM
| 2007* | 2008** | total |
nombre de saisines de la coordination | 8 | 10 | 18 |
nombre de nouvelles institutions et/ou services prescripteurs | 3 | 3 | 6 |
nombre de nouvelles situations traitées lors de coordinations | 9 | 5 | 14 |
nombre de rencontres prévues | 8 | 6 | 14 |
nombre de rencontres réalisées | 8 | 3 | 11 |
nombre d'acteurs de terrain concernés invités*** | 36 | 15 | 51 |
nombre d'acteurs de terrain concernés présents*** | 26 | 14 | 40 |
* : de mars à décembre
(sauf juillet et août),
** : de janvier à
juin,
*** : un même
professionnel peut être concerné pour plusieurs situations présentées.
Tableau II : situations analysées par la
coordination opérationnelle du GRSM
motifs des demandes | - 8 situations : situation d'incurie avérée ou suspectée / problème d'hygiène et troubles du voisinage associés - 5 situations : souffrance psychique et troubles du voisinage associés - 1 situation : une famille en difficulté avec son fils de 24 ans |
personnes concernées | - 6 hommes / 8 femmes - tranches d'âge : < 30 ans = 2 [30-60 ans] = 5 > 60 ans = 4 > 80 ans = 3 - personnes isolées socialement et/ou fragile psychiquement et socialement - 1 personne en situation de déni vis-à-vis de sa pathologie addictive, 3 personnes en rupture de soins, 2 personnes en refus de soins psychiques |
suites | - 5 hospitalisations sous contrainte : Ê 1 HdT non aboutie (devenue caduque, évolution favorable de la situation), Ê 1 HdT devancée par une HO (évolution défavorable de la situation), Ê 1 HdT d'urgence, Ê 3 HdT en cours de préparation (dont 1 si l'évolution de la situation le nécessite), Ê 1 HO sur notoriété publique, - 2 prises en charge médicale volontaire et/ou à l'aide de la famille ou de l'entourage, - 2 remises en état du logement, - 3 propositions d'un suivi social, - 1 transfert de situation sur un autre secteur faisant suite a un déménagement, pour suivi et prise en charge, - 1 demande d'obligation de soins dans le cadre d'une procédure judiciaire, - 3 mises en lien entre les acteurs concernés. |
Conclusion et perspectives
La phase expérimentale de la coordination
opérationnelle a fait émerger une certaine "culture commune" inter
institutionnelle, ainsi qu'une mise en confiance pour travailler ensemble.
L'étayage du professionnel lors de sa saisine, lui permet également de
connaître et de mieux comprendre le rôle et les limites d'intervention de
chaque institution pouvant être concernée par une situation donnée.
Toutefois, le fonctionnement actuel ne
permet pas toujours la mise en réseau des acteurs de terrain après l'analyse
partagée d'une situation. D'autre part, le plan d'action qui en découle, ne
doit pas exclure la ou les personnes concernées de la cité. Se pose donc la
question du suivi de certaines situations.
Pour les professionnels, il peut y avoir un
décalage entre l'engagement individuel et celui de sa propre institution sur
son implication dans le plan d'actions. Les limites d'intervention de la
coordination doivent être mieux définis en fonction des missions de chacun.
D'autre part, la coordination opérationnelle
ne permet peu ou pas d'identifier des leviers d'intervention dans les
situations qui concernent exclusivement des conflits de voisinage mettant en
exergue des souffrances psychosociales.
Parallèlement et dès janvier 2008, les
membres du GRSM ont fait appel à un consultant afin de le accompagner pour la
réalisation d'un référentiel commun (1ère recommandation de l'étude
de l'ORS).
Les objectifs sont de :
Ä clarifier le rôle et les engagements de chaque acteur
membre du GRSM, ainsi que les institutions "référentes" de la
coordination opérationnelle,
Ä définir les moyens à mettre en œuvre (organisation,
formation, ressources humaines, …) pour rendre le réseau opérationnel, dont la
coordination opérationnelle est le principal outil existant,
Ä fixer les règles de fonctionnement du réseau (principes
déontologiques, principes de fonctionnement).
En fonction des scénarii qui seront proposés
début 2009, les membres du GRSM feront évoluer l'expérimentation de la
coordination opérationnelle vers un véritable outil de mise en lien et de
qualification des professionnels de terrain.
الخميس سبتمبر 08, 2016 10:34 am من طرف د.خالد محمود
» "خواطر "يا حبيبتي
الجمعة أبريل 08, 2016 8:25 am من طرف د.خالد محمود
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الجمعة أبريل 08, 2016 8:15 am من طرف د.خالد محمود
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الأحد مارس 06, 2016 4:19 pm من طرف د.خالد محمود
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الأحد مارس 06, 2016 4:02 pm من طرف د.خالد محمود
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الأربعاء سبتمبر 16, 2015 1:04 am من طرف معهد تيب توب للتدريب
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الأربعاء سبتمبر 16, 2015 1:03 am من طرف معهد تيب توب للتدريب